L'intrument :

Longue de 70 à 75 cm, la mandoline comporte une caisse de résonance bombée en lamellé-collé, une table d'harmonie avec une grande ouïe centrale ovale,un manche court, étroit et muni de frettes, se terminant par un chevillier qui sert à accrocher les cordes.

Elle fait partie des instrument à plectre.

la mandoline napolitaine est apparue dès le XVe siècle. La première source écrite mentionnant cet instrument, due à Francesco Redi, date de 1685. Il existerait encore 3 exemplaires de mandoline napolitaine, datant respectivement de 1609, 1655 et 1660.

        

 

Mandoline napolitaine :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle est munie de quatre cordes doubles en acier accordées en quintes (comme le violon) : soit sol, ré, la et mi (G D A E), du grave vers l'aigu.À partir du XVIIIe siècle, les mandolines forment une famille d'instruments comportant, de l'aigu vers le grave :

la soprano

l'alto (accordé do, sol, ré, la du grave vers l'aigu),

le ténor (mandole, accordé une octave au-dessous de la soprano),

la basse ou le mandoloncelle (accordé comme un violoncelle, à l'octave grave de l'alto)

le mandolone (contrebasse, également appelée archimandola), souvent muni de 7 ou 8 cordes doubles — sauf la chanterelle, simple — accordées fa (ou sol), la, ré, sol, si, mi, la.

 

Les médiators – L'onglet :

 Un plectre est un dispositif permettant de pincer ou gratter les cordes d'un instrument.Il est généralement appelé médiator (« pic » ou « pick » au Québec, « pick » en anglais) dans le domaine de la guitare, de la mandoline et des instruments semblables : il s'agit alors d'un petit accessoire que l'on tient entre le pouce et l'index.On appelle onglet le type de plectre utilisé aussi pour les instruments ou les styles requérant l'utilisation individuelle de plusieurs doigts pour gratter les cordes (ex : « fingerpicking Country »).Celui-ci s'enfile sur le bout du doigt.

 

La Mandole :

Le terme mandole peut désigner : - un instrument de musique médiéval à cordes également appelé mandore la mandole ténor/alto de la famille des mandolines

En Algérie, le mandole est le nom d'un instrument ayant la forme d'une grosse mandoline avec la caisse plate et munie d'un manche long à 4 cordes doubles en métal ou à 6 cordes doubles (mandole-guitare). Le mandole est devenu l'instrument principal du chaâbi algérois et de la musique kabyle.

 

  

 

La banduria :

 

La bandurria est un instrument de musique à cordes pincées ayant donné son nom à l'ensemble des instruments qui compose le groupe des luths espagnols : bandurria soprano, mezzo soprano, ténor, baryton, basse et basse noble même si tous reçoivent d'autres noms tel que bandurrín, laúd, laudón, réservant ainsi le nom de bandurria au seul instrument aigu. La bandurria fait partie de la famille des cistres et semble avoir fait son apparition vers le XVe siècle. La bandurria est jouée à l'aide d'un plectre permettant de pincer ou gratter les cordes de l'instrument.

 

Tuna de barcelone

 

L'histoire :

L'époque médiévale : la guiterne

Dès la fin du 13e siècle, un petit instrument à cordes pincées et de forme bombée coexiste avec le luth. Il s'agit de la guiterne, un instrument représenté dans de nombreuses sources iconographiques dispersées dans toute l'Europe occidentale.

Doté d'un chevillier en forme de faucille, il est creusé dans un seul bloc de bois ; les quatre paires de cordes sont attachées à l'extrémité de la caisse, comme sur la mandoline moderne.

Sa petite taille par rapport au luth indique une tessiture plus aiguë, et probablement un rôle de dessus. Comme le luth médiéval, la guiterne est jouée avec une plume d'oiseau. Elle était répandue dans toutes les classes sociales, les écrits nous la présentant tant à la cour des rois que la faisant rimer avec le mot taverne.

 

                                         

 

Le baroque français : la mandore

Sans doute éclipsée par la toute nouvelle " guitare renaissance ", la guiterne médiévale décline à la fin du 15e siècle.

C'est semble-t-il d'Espagne, plus précisément de Navarre, que l'instrument va émigrer en France sous le nom de " mandore ", vers 1570. La caisse était soit taillée dans un bloc, à l'ancienne manière, soit " à côtes " comme les luths. Il y avait ordinairement quatre cordes simples accordées en quarte et quintes.

La mandore était très répandue en France, peut-être autant que le luth. Pourtant très peu de musique composée pour elle a survécu. La Tablature de mandore de François de Chancy , publiée en 1629 et dédiée au duc de Richelieu, Premier ministre du roi Louis XIII, constitue le répertoire le plus raffiné de cet instrument.

 

Mandore Carlos Gonzalez, 1995

 

Le baroque italien : la mandoline lombarde

La mandore française est bien implantée en Italie dès 1660 environ ; mais sa première apparition dans ce pays est bien plus ancienne : en 1589, elle fut utilisée lors du fastueux mariage de Ferdinand de Medicis avec Christine de Lorraine, à Florence.

Les Italiens conservent d'abord les quatre cordes de la mandore, mais elles sont doubles et accordées à l'octave du luth, en quarte et tierces. Vers 1700, une cinquième corde grave est ajoutée, puis une sixième. Cet instrument, très prisé dans la première moitié du 18è siècle, est appelé à cette époque mandola ou mandolino

Carlo Arrigoni était compositeur et luthiste à la cour de Florence ; il a composé plusieurs sonates pour mandoline et basse continue. Selon l'usage de l'époque, l'accompagnement est noté en " basse continue " : les accompagnateurs improvisaient à partir d'une partie de basse et de chiffres indiquant les accords. C'est souvent un clavecin, éventuellement renforcé par un violoncelle, qui accompagnait. Ici, nous avons utilisé un théorbe, sorte de grand luth grave à double manche, spécialement inventé au 17è siècle pour jouer les basses continues.

Ce n'est que très récemment qu'on a découvert que le grand claveciniste Domenico Scarlatti [1685-1757] a composé pour mandoline

 

 

L'époque classique : la mandoline napolitaine.

Vers 1750 apparaît un type de mandoline très différent, qui deviendra très vite - et restera jusqu'à nos jours - la mandoline " standard ". Elle a quatre cordes doubles toutes métalliques (en laiton) sauf les chanterelles qui sont en boyau, elle est accordée comme le violon et on en joue avec un bec de plume d'oiseau.

Vers 1760, des compositeurs napolitains comme Majo, Barbella, Cecere et des mandolinistes tels que Giuliano ou Gervasio ont écrit des sonates, des duos, des trios et même des concertos pour cet instrument. Emmanuele Barbella était surtout violoniste ; ses nombreuses compositions pour mandoline ou violon, souvent inspirées par la Commedia dell'Arte , laissent transparaître ce caractère gai et humoristique qu'avait noté le musicologue anglais Burney en 1770.

Des mandolinistes italiens vont parcourir l'Europe pour faire entendre leur virtuosité et former des élèves. Gabriele Leone est le plus connu, le plus intéressant et sans doute un des meilleurs d'entre eux. Après avoir étonné les Parisiens en jouant des sonates pour mandoline au Concert Spirituel, il devient pour une saison l'impresario du directeur de l'Opéra de Londres, puis revient à Paris où il enseigne son instrument au Duc de Chartres, le futur Philippe-Egalité, père du roi Louis-Philippe.

C'est à lui qu'il dédie son incomparable Méthode raisonnée pour mandoline en 1768. Leone est sans doute celui qui porte au plus haut point la technique de la mandoline à cette époque.

 

 

L'aube du romantisme : mandolines milanaise, bresciane, crémonaise

Alors que la mandoline disparaît peu à peu en France après la révolution de 1789 et qu'elle n'est plus cultivée que dans des cercles restreints en Italie (en particulier à Florence) à la fin du siècle, cet instrument jouit encore, vers 1800, d'une certaine faveur en Allemagne, en Bohème et à Vienne, où plusieurs partitions sont publiées.

Les dictionnaires de musique ont surtout retenu les pièces de Beethoven pour mandoline et clavecin, et la sonate pour mandoline et piano de Hummel qui a composé son concerto pour le mandoliniste italien Bartolomeo Bortolazzi.

Ce virtuose jouait sur une mandoline accordée comme le violon, mais montée de cordes simples de boyau qu’il nommait " bresciane ou crémonaise ".

Ce nouveau type, qui n'arrivera jamais à supplanter les deux modèles classiques de mandolines (napolitaine et lombarde), est certainement une tentative pour " moderniser " cet instrument sur le modèle de la guitare : c'est en effet vers 1790 que les premières guitares à six cordes simples apparaissent (la guitare baroque avait cinq cordes doubles : il n'y avait pas de mi grave).

 

Mandoline bresciane / guitare romantique / mandoline milanaise C. Albertini fin 19e / C. Gonzalez 1987 / S. Casini 1894

 

Mandoline électriqueThomas Dotzauer, 1989

 

Les techniques de jeu :

La mandoline, permet différents modes de jeu dont certains lui sont propres et d’autres dérivés des techniques des instruments à archet:

Le piqué : technique consistant à jouer les notes unes par unes « staccato » de haut en bas

L’aller/retour : technique de va-et-vient avec le médiator (plectre) utilisée pour les gammes et les phrases musicales rapides

Le tremolo : technique d’aller/retour très rapide et souple permettant de jouer de longues phrases « legato » comme un violon en un long coup d’archet

Le pizzicato : technique d’étouffement du son, inspirée du pizzicato des violons quand ils jouent avec le doigt et qui s’effectue à la mandoline en posant la tranche de la main sur le chevalet donnant une son feutré et sourd.

 

La mandoline autour du monde :

Aux USA :

La mandoline country ou bluegrass est une évolution de la mandoline opérée au début du XXe siècle aux USA utilisant des techniques de lutherie propre à la famille du violon.

La création de ce type de mandoline est attribuée à Orville Gibson, fondateur de l'entreprise Gibson en 1902.

Elle est considérée comme plus puissante que ses soeurs européennes.

 

 

 

La mandoline dans les arts :

 

Anton Romako : Neapolitanische Schenke

 

Edwin Longsden Long - To her Listening Ear Responsive Chords of Music came Familia

 

Gauguin - Mandoline sur une Chaise

 

Jean-Honoré Fragonard

 

Tiepolo Gimbattista

 

William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) - Song of the Angels (1881)

 

Theodor Hellwig Haremsszene

 

Paul VERLAINE (1844-1896) :

Mandoline

Les donneurs de sérénades

Et les belles écouteuses

Echangent des propos fades

Sous les ramures chanteuses.

 

C'est Tircis et c'est Aminte,

Et c'est l'éternel Clitandre,

Et c'est Damis qui pour mainte

Cruelle fait maint vers tendre.

 

Leurs courtes vestes de soie,

Leurs longues robes à queues,

Leur élégance, leur joie

Et leurs molles ombres bleues

 

Tourbillonnent dans l'extase

D'une lune rose et grise,

Et la mandoline jase

Parmi les frissons de brise.